L'hymen, un critère de mariage en Islam ?
Bienvenue dans notre série, “Hymen etc…” qui déconstruit les mythes autour de l’hymen et replace la foi au coeur de sa sexualité ! Duaa t’explique en détail :
Qu’est ce que l’hymen ? Il faut que je saigne ? Je fais de la gym, quel impact sur ma virginité ? Pourquoi je n’ai pas saigné ?
Dans cette 1ère partie, Duaa. t’explique les liens entre hymen et mariage. En effet, on entend souvent qu’en Islam, la femme doit être vierge et prouver sa virginité. Cela créé parfois beaucoup d’angoisse, et c’est d’ailleurs l’un sujet qui revient souvent dans les cercles Duaa lors de nos ateliers autour de la sexualité et de la foi. Alors qu’en est il réellement ? Qu’est ce que l’hymen, comment l’identifier, doit on le faire et quels liens avec la 1ère fois ?
Hymen etc, épisode 1:
L’état de l’hymen est un critère de mariage ?
Cette idée reçue à la peau tenace. En effet, beaucoup de cultures intègrent consciemment ou pas le fait qu’il existe un lien entre hymen et validité d’un mariage. Voire état de l’hymen et honorabilité du mariage. En d’autres termes, on peut parfois attendre de la future mariée que son hymen témoigne pour elle de son honneur, de son intégrité.
Hymen et mariage, quésako ?
Entendez par là du fait qu’elle n’a jamais connu d’homme auparavant et ni de relation sexuelle avec son fiancé. Ainsi, au delà de l’intégrité de la femme, l’hymen deviendrait par extension un critère témoignant de l’honneur de son mari et donc de sa belle famille. Dans ce cadre référentiel, on comprend donc qu’il pourrait être “légitime”, voire obligatoire de s’enquérir de l’hymen de la future mariée. C’est là que se fait le switch entre intimité individuelle et affaire familiale. En effet, qui n’a jamais entendu parler explicitement ou à demi-mots des interrogations portées sur l’honneur d’une femme ? Et qui parmi vous ne savait pas que l’on faisait référence à son hymen, ou sa virginité (voir idée reçue #3) ?
Et oui, c’est malheureusement le cas, mais une femme est souvent reléguée à son statut sexuel ou ce qu’on s’en fait comme idée : a t’elle déjà eu des relations, est elle vierge…etc. D’ailleurs, cela participe de la stigmatisation de la femme qui a divorcé, puisqu’elle a “appartenu” à un autre homme avant. Entendez : “elle s’est déjà donnée sexuellement”. Ces visions sont assez réductrices, mais elles reflètent une réalité. Vous connaissez l’esprit de Duaa, aller au fond des choses et l’analyser tranquillement afin de proposer des solutions concrètes.
L'hymen avant et au début du mariage
Afin de revenir à nos propos et même si ces pratiques semblent moins courantes elles existent de manière pratiques ou continuent de jouer un rôle dans les attentes. Selon les espaces et les siècles, cette demande pouvait se faire vérifier en amont du mariage. Par exemple, l’examen de l’hymen de la jeune fille par sa mère, femmes de son entourage… Mais il pouvait également se faire à l’issu des premières relations sexuelles avec son époux : c’est le fameux impératif du drap blanc “tâché” de sang qui témoignerait de la rupture de l’hymen lors de la pénétration. Et donc, de la réelle 1ère fois : si le sang coule, c’est que l’hymen a été “déchiré”, c’est donc qu’il était fermé en premier lieu (nous verrons d’ailleurs dans un autre article que ce n’est pas le cas!). Ainsi, un hymen fermé = femme était vierge et un hymen qui saigne lors de la 1ère fois = hymen ouvert pour la 1ère fois = femme vierge.
Et l'Islam dans tout ça ?
En Islam, ce type de pratique est complétement inenvisageable et impossible à justifier pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, en Islam, ce qui est souligné, c’est la chasteté qui a une raison d’être dans le mariage. Vous allez me dire “mais quelle différence entre chasteté et virginité” ? On en parle juste ici.
Si les relations sexuelles sont complètement possibles et encouragées au sein du mariage entre un homme et sa femme (et interdites en dehors), il n’existe pas de stigmatisation de la femme ayant déjà eu une relation sexuelle hors mariage en Islam. En effet, qu’il s’agisse de l’homme ou de la femme, l’interdiction des rapports hors mariage est de mise. Il n’existe pas de hiérarchie de fautes selon le genre. Si une femme a des rapports hors mariage, la seule invitation que Dieu lui Fait est de se repentir et de les arrêter. Au même titre que l’homme dans le même cas.
Alors comment faire en pratique ?
Déjà, vu ce qu’on a revu ensemble plus haut, en tant que femme, vous n’êtes pas obligée voire il vous est déconseillé de parler de vos précédentes relations. Sauf si celle ci a des conséquence dans le présent: enfant issu de la relation, problématiques spécifiques…mais cela est également le cas pour l’homme. En prenant le référentiel islamique, une femme pourra donc taire les expériences dont elle s’est détachées lorsqu’elle souhaitera se marier. En effet, ce qui fait parti du passé est révolu. L’islam ne pousse pas à une culpabilisation perpetuelle et à la culture de l’autoflagellation. Autant dire que dans ce cadre, on est à des milliers d’années de demander une justification quelconque de sa virginité ou de l’état supposé de son hymen.
Ainsi, l’état de l’hymen n’est pas un critère de mariage en Islam, laissez le tranquille, il est très bien comme il est, là où il est (thanks God!).
Pour en savoir plus sur la sexualité en islam, c’est par ici !